Le ptit nouveau...

Le silence règnait. La salle vide était baignée dans une douce lumière naturelle passant aux travers des petites lucarnes. Il y avait quelques vieux tags sur les murs ou les tables, ainsi que des chewing-gum presques aussi vieux que l'immeuble lui-même qui ont échappé aux lois de la décomposition. Une vingtaine de tables arrangées anarchiquement, avec des tables rapprochées, d'autres très éloignées, marque éphémère laissée par les précédents occupants, ayant déplacé leur table pendant que le prof leur tournait le dos, pour satisfaire leur besoin d'être à côté de leurs amis. Plusieurs affiches scotchées au mur avaient été réduits en lambeaux à coup de stylo et pendaient lamentablement sans jamais finir par lâcher...

C'était une salle de classe ordinaire en somme. Vide, cependant...

Un petit bruit presque inperceptible vint perturber ce silence apaisant, celui d'une clé qui menait la bataille dans une serrure avant d'y arriver jusqu'au bout et finalement la déverouiller. Il eu un petit clic, qui fut suivi de la poignée qui tourne. C'est alors que la porte s'ouvrit enfin, laissant s'engouffrer dans la pièce un bon bol d'air frais.

Enfin une pièce venait s'ajouter au puzzle, le professeur, plus précisément. Armé d'un ballot de cartes et de sa serviette en cuir, un homme d'âge moyen à la chevelure sombre faisait des pieds et des mains pour réussir à faire entrer un magnétophone et des enceintes, tout en ayant les mains prises, et en ne comptant rien faire tomber, ah ça non!

Ce fut alors après une longue et ardue bataille que M.Inoue triompha sur le matériel électronique. Celui-ci fini par larguer les cartes sur le bureau, poser sa serviette, afin de pouvoir enfin respirer l'air étouffant de cette salle. Il n'allait pas avoir cours avant deux prochaînes heures, mais il était assez nerveux à l'idée de rencontrer les élèves. Ce n'est pas tous les ans qu'on change d'établissement, tout de même. C'est alors qu'il prit un marqueur de sa sacoche et écrit d'une main maladroite "M.Inoue" sur le tableau blanc.

La porte avait été laissée ouverte, autant pour aérer que pour inviter à entrer les rares âmes qui devaient passer par là. Pendant ce temps Hatori Inoue s'affairait à remplacer les posters déchirés par des cartes et une sublime affiche d'un Hitler relooké en Emo, histoire de marquer les élèves dés le premier cours et commencer sur une petite touche d'humour. Hatori n'avait pas fini de préparer la salle, seulement il n'avait pas entendu des bruits de pas s'arrêter au pas de la porte....

Il ne se pressait pas. Vraiment pas. Et dans tout les cas, il avait au moins deux heures d'avance sur son réveil habituel. Son sommeil avait été interrompu par un rêve troublant auquel il ne voulait plus pensé ; ça l'agaçait. Il avait encore l'air un peu fatigué, il n'avait jamais été du matin. Mais pour le moment, Shizuo savourait sa première cigarette de la journée à la fenêtre de sa chambre. C'est interdit, vous dites ? Vous avez parfaitement raison, fumer dans les chambres est strictement interdit à Rakuen. L'action même de fumer, que ce soit dans les chambres, les toilettes, les couloirs ou même dehors... Tant que c'est dans l'enceinte de l'académie, c'est tout simplement tabou. Et pourtant, le grand blondinet s'en fichait royalement. Il avait déjà été attrapé en train de fumer dans les couloirs, et à plusieurs reprises, -ce qui lui avait valu des avertissements pour non respect du règlement, bien sûr- alors à présent il ne craignait plus vraiment de se faire prendre. Quelle importance... Il était majeur, de toute façon. Peut-être même le plus vieux des élèves de cette académie. Du haut de ses 20 ans, il pouvait partir quand il voulait de cet établissement, alors les avertissements n'était pas ce qui lui faisait le plus peur.

Shizuo baissa son regard vers le lit sur lequel il était agenouillé, alors que ses deux coudes prenaient appui sur le rebord de la fenêtre. Le blondinet claqua de la langue, un air agacé à présent gravé sur son visage. Ce lit, c'était celui d'Izaya Orihara, le colocataire de Shizuo. C'était un type que le jeune homme n'appréciait pas vraiment, voir pas du tout. Et pourtant il était forcé de partager sa piaule avec lui. Mais en cette matinée, il n'était pas présent dans la chambre... Tant mieux. Shizuo soupira, rien qu'à penser à cette fouine brune en manteau noir l'énervait au plus haut point ! D'ailleurs, il s'efforça de ne plus penser à lui, sous peine de devenir vraiment énervé. Alors qu'il expulsait la fumer nocive de ses poumons dans un soupir, le grand blond jeta le mégot de sa cigarette par la fenêtre et s'éloigna de celle-ci. Se saisissant de son téléphone portable -qui était posé sur ce qui semblait être une table de nuit- il vérifia l'heure. 7h03. Et son premier cours débutait dans environ deux heures. Cela ne faisait que 5 minutes qu'il était lever...

Inspirant profondément, Shizuo décida malgré son avance d'aller prendre une douche afin de se préparer. Après s'être laver, il se brossa rapidement les dents pour ensuite se vêtir de l'uniforme de Rakuen -notez tout de même qu'il n'avait pas mit la cravate, trouvant cela ridicule. Il quitta sa chambre, la numéro 9 d'une démarche plutôt lente et calme, afin de trainer dans les couloirs sans réel but. Il n'avait pas vraiment faim, donc faire un détour vers la cafétéria ne lui passa pas à l'esprit.

Tout en marchant dans les couloirs, Shizuo déboutonna les deux premiers boutons de sa chemise blanche, qui était surmonté d'une veste bleuâtre. Il devait avouer que porter un uniforme l'agaçait, mais au moins les autres ne le considérait pas comme un professeur. C'était déjà arrivé, des paroles dites stupidement par d'autres élèves plus jeunes. Ce n'était pas fait pour faire plaisir à Shizuo, être prit pour un professeur. Certes il avait 20 ans... mais il était encore élève. D'autant plus qu'il avait sa propre profession, et ce n'était pas celle d'être professeur. Il bossait en tant que barman quand il n'allait pas en cours, c'est à dire le soir -parfois la nuit- et les week-end. Gérer tout ceci, cours, devoirs et boulot, n'était pas des plus facile et plaisant. Mais il s'en sortait. Il fallait qu'il s'en sorte.

Shizuo suivait les couloirs sans même prendre le temps de voir lesquels il empruntait. C'était désert, il n'y avait personne. Tout les élèves dormait encore, sûrement. Et puis, il y avait aussi le fait que le blondinet avait quitter l'étage des dortoirs. C'était une étage ou il avait des salles de classe à présent... Tiens ? Une des portes était ouverte. Un oubli peut-être ? Non, pas vraiment. Shizuo progressa de sa démarche lente vers la salle en question, qui portait le nombre "16". La salle d'histoire-géographie...

*Ah... C'est en salle 16 que mon premier cours de la journée se passe...*

Il haussa les épaules et arriva au seuil de la porte. La classe était vide, ou presque. S'avançant un peu dans la pièce, les mains dans les poches, il découvrit qu'en fait, quelqu'un était là. Un adulte. Sûrement un professeur. Shizuo grimaça, et dire qu'il n'était même pas censé se balader dans les couloirs à cet heure-ci. Bof, peu importe. Au point ou il en était. Il brisa le silence de la salle, prenant la parole.

- Bonjour... Commença-t-il, alors qu'il lisait d'un air curieux ce qu'il y avait d'écrit sur le tableau. M'sieur Inoue.

A cet instant, Shizuo espérait que ce type n'était pas encore un de ses professeurs du genre borné et strict, qui pensait que l'ordre régnait autour de simple phrase écrite sur un bout de papier et qu'on appelait "règlement". Au diable le règlement... Shizuo n'était pas à son premier avertissement, dans tout les cas.

Hatori finissait d'accrocher son poster à l'aide de ruban adhesif avant d'entendre la voix grave d'un homme.

-Bonjour... M'sieur Inoue

Surpris il tourna la tête et vit un jeune homme, la vingtaine, aux cheveux blonds. Il avait l'air un peu jeune pour être professeur, surtout en prenant en compte son look peu soigneux. Enfin Hatori ne pouvait pas se vanter non plus, sa façon de s'habiller était plutôt classique et décontractée, et non pas soigneuse comme les autres professeurs.

Hatori s'éloigna de son cher poster et hocha la tête à l'adresse du jeune homme.

-Je suis Monsieur Inoue ,le nouveau professeur d'histoire-géo,mais ça, vous le saviez déjà... et vous êtes?

En réalité, bien qu'il se doutait bien que cet homme n'était pas un de ses futurs collègues, il était loin de penser que celui-ci était un élève, après-tout, il aurait pu être n'importe quoi d'autre, un ancien élève, un surveillant, quelqu'un de perdu... pourquoi pas ?

Il lui aurait bien serré la main, et d'ailleurs s'était apprêté à le faire, mais cette sensation de devoir forcer sur ses tendons pour ouvrir la main lui pesait. En réalité, il n'avait presque aucune force dans la main, il ne pouvait pas l'ouvrir plus qu'il ne pouvait la fermer, elle était plus ou moins bloquée ainsi, à mi-ouverte. Malgré la chirurgie qu'il avait subit, la guérison des tissus nerveux était extrèmement lente, et rarement conséquente. Si l'inconnu aurait voulu lui serrer la main, il aurai fallu qu'il se déplie les doigts, et les ressèrent lui-même de son autre main, autrement elle était presque aussi inanimée que celle d'un cadavre.

Pour tenter de masquer ce faux manque de politesse, Hatori chercha à enchaîner avec une autre phrase, histoire de lui détourner l'attention.

-Comme vous pouvez le voir je ne suis pas encore tout à fait prêt pour mon premier cours, tout ce bazar à installer, et je n'ai que deux bras.

Il rit nerveusement, n'ayant pas dit quoi que ce soit à propos de sa main à ses anciens collègues, il lui était difficile de savoir quoi répondre si jamais de nouvelles personnes le lui demanderaient. Il avait passé tant de temps à le cacher, il se demandait si ça en serait pas une meilleure idée de trouver une réponse vague qu'il pourrait donner à tout le monde, en espérant que personne ne veuille en savoir plus.

Hatori tentait de se convaincre que personne ne se souciait tant que ça de sa main, mais il ne pouvait s'empêcher d'être un tantinet parano. Tout comme lorsqu'il avait l'impression de faire rougir certaines élèves... Ce genre de choses l'a toujours mis très mal à l'aise...

-Entrez, entrez... je vous en prie.

Après tout, ils étaient dans une académie. Bien qu'il avait lu le règlement en vitesse puisque c'était toujours le même, l'école était un lieu public après tout. Et tant qu'il était là, la présence du blondinet ne devait pas être interdie. En parlant de lui, Hatori observa d'un peu plus près son acoutrement, un uniforme, peut-être? Pas très soigneux en tout cas, sa chemise dépassait de son pantalon et les boutons étaient défaits... Enfin ce n'était pas à lui de juger la façon de s'habiller d'un homme majeur.

Hatori s'éloigna alors du jeune homme pour continuer à préparer la salle. Il n'était pas pressé, mais il pourrait toujours faire un tour dans l'académie ensuite, rencontrer les autres professeurs pourquoi pas... Il sortit son téléphone portable de sa poche gauche afin de regarder l'heure.

*7h30...*

Il avait tout son temps devant lui après tout. Dans une heure, les premiers élèves iront en classe, et pendant ce temps Hatori pourra voir brièvement la tête des élèves. Retenir leurs noms ne va pas être facile, mais il n'avait pas envie de forcer les pauvres élèves à inscrire leur nom sur une feuille de papier qu'ils se colleraient sur le front. Heureusement, Hatori avait déjà plusieurs années d'expériences derrière lui, seulement, jusqu'à récemment, il avait préféré enseigner à des plus jeunes, de 11 à 15 ans. Il s'était autorisé une sorte de "promotion" en allant dans cette académie, il avait même un peu peur que certains élèves soient presques aussi vieux que lui... Après tout, il y avait toujours des redoublants...

-Mon premier cours ne commence que dans deux heures, mais bon, autant préparer tout à l'avance comme ça je serais tranquille, non ?

Hatori sorti de sa sacoche sa paire de lunettes qu'il posa sur son nez afin de vérifier de jeter un coup d'oeil à son agenda. Comme ses élèves, il en avait un. C'est toujours utile d'avoir quelque chose pour se rappeler des contrôles à corriger, à préparer, les sorties à faire etc... Après tout, même les profs ont des devoirs !

Ah, la rentrée... la rentrée, enfin! Après deux mois de presque inactivité à vivre comme un animal nocturne, elle retrouverait les salles de classe dans lesquelles elle officiait et qu'elle aimait tant! Qu'est-ce qu'il y avait de mieux que la rentrée? L'odeur de propre tout au sein de l'Académie, les couloirs déserts qui ne tarderaient pas à être envahi par une multitude d'étudiants, le parfum du papier neuf, les boîtes de craies pleines qui n'attendaient que les enseignants pour débuter une nouvelle année scolaire? Sans doute, mais aussi les bonnes vieilles habitudes, à savoir: la machine à café de la salle des professeur qui comme à l'accoutumée... ne fonctionnait pas.

Un soupire se fit entendre. Il s'agissait bien entendu de Meiko Tachibana, 29 ans et célibataire donc ''libre comme l'air'' pour reprendre un de ses collègues plus ou moins adepte de poésie et se pensant poète car capable de faire quelques rimes par-ci par-là. Mais là n'était pas le problème, non. Meiko n'avait pas passer la soirée chez elle la veille, elle avait bien entendu prévu à la base de potasser ses premiers cours de l'année, mais un événement inattendu avait perturbé ses projets: son ex-mari, Akatsuki. Celui-ci l'avait invité à dîner et comme d'habitude, elle avait couru le rejoindre sur son trente-et-un et comme d'habitude, ils avaient beaucoup parlé, ris et bu et bien entendu comme d'habitude ils avaient fini par passer la nuit ensemble. On ne se refait pas.

Bon, reprenons. Elle s'était réveillée en retard, avait pris une douche rapidement et enfiler un des tailleurs qu'Akatsuki gardait chez lui ''au cas où'' disait-il, et il avait bien eu raison, elle se serait retrouvé fine pour un premier jour de cours en robe de soirée. Elle irait plus loin, même si ce n'était pas elle qui avait acheté cet ensemble, si tel avait été le cas: elle l'aurait sans aucun doute mis de côté pour ce grand événement qu'est la rentrée. Son premier amour la connaissait terriblement bien, trop bien même.

Allait-elle prendre racine ici? Non. Elle ne le devrait pas du moins. Il fallait à tout prix passer à la bibliothèque de l'école pour savoir si oui ou non, la commande des exemplaires des ouvrages au programme qu'elle avait concocté pour cette année étaient arrivés ou non. Ses yeux passèrent au cript la salle des professeur dénuée de tous ses habituels occupants. En même temps, chacun appréhendait à sa façon cette nouvelle année qui débutait où l'on retrouvait certains grands personnages connus la ou les année(s) précédente(s) et bien entendu on en découvrait de nouveaux.

''Oh?!''

Tiens, en parlant de nouveau personnage, l'un d'entre eux avait dû oublié un document assez importants semblait-il. Elle lut à mi-voix l'entête de la première page:

''Liste des élèves de Mr Hatori Inoue?''

Meiko croisa les bras en dessous de sa poitrine et songea quelque peu... Non, cet homme était un parfait inconnu au bataillon, elle n'en avait jamais entendu parler. Si c'était un nouvel enseignant, il avait été forcément introduit auprès des autres lors de la dernière réunions d'organisation de l'ensemble du personnel... Réunion à laquelle Meiko n'avait pas répondue présente en y repensant de plus près.

'' Ah! Mais, il faut aller lui rendre immédiatement, si jamais ses cours commencent!''

Ni une, ni deux, Meiko s'élança dans les couloirs en direction de la salle de classe indiqué sur le document, la course effrénée de la jeune femme retentissait dans le couloir au grès de ses mouvement de jambes et à l'impact que provoquaient ses talons sur le sol. Encore heureux que la jeune femme était du genre sportive.

Bien entendu, notre prof de littérature avait emmené avec elle et en plein vol son sac, qui contenait ses notes entre autres, la composition des classes et bien entendu celle dont elle serait la responsable en tant que professeur principale... encore de longues séances de paperasse s'annonçaient, et dire que cette semaine elle travaillait aussi le soir. Courage Meiko, s'écria mentalement la jeune femme, plus elle travaillerait et plus elle pourrait faire les soldes durant la période hivernale ♥

''Tututu tutu tutututututu tuuuuu tutututu tuuuu tututuuuu''

Et mince! Meiko se stoppa net. Maudit portable. Elle saisit l'objet de son sac bien en désordre, mais c'est bien connu: plus ce dernier est grand et plus le contenu est en bazar. Elle venait de recevoir un sms: ''tu n'aurais pas perdu quelque chose par hasard hier? Comme des boucles d'oreilles? Et si on dînait ce soir pour que je te les rendes, qu'en dis-tu?''. Que devait-elle faire... un cas de conscience se présentait à elle: accepter alors qu'ils avaient déjà passé la veille ensemble, se voir deux fois en deux jours c'était un peu... Non, si elle commençait ce ne serait pas bon... elle se sentirait trop nostalgiques de l'époque où ils vivaient tout deux et ce ne serait pas bon. Depuis leurs divorces, elle s'était mis un post-it mental, une règle à ne jamais enfreindre avec son ex-mari: pas plus qu'une complicité charnelle, plus jamais autre chose. Et elle s'y tiendrait. En plus, elle travaillait au club. D'ailleurs ça non plus, il ne devait pas l'apprendre, bien que très gentil, il avait dix ans de plus qu'elle tout de même et avait l'esprit assez étroit par rapport à certaines choses dont les professions s'avoisinant à la seconde qu'elle exerçait et ce dans le plus grand secret.

Elle appellerait tout à l'heure pour annoncer sa réponse négative, pour l'heure, elle devait surtout se précipiter, il était 7h30... le cours du nouveau allait commencer et on ne pouvait pas dire qu'il ferait très crédible si il n'avait même pas sa liste pour faire l'appel, sans compter qu'il y avait de fortes têtes dans cette académie. Victoire, la salle promise était en vue,, la numéro 16, elle s'approchait, s'approchait, s'approchait puis entra précipitamment sans frapper.

''Votre liste!''

Silence. Gros silence.

En fait, le collègue n'était pas tout seul, se trouvait déjà un étudiant, et pas des moindre: il était accompagné de Shizuo Heiwajima, un élève assez calme mais qui lorsqu'il faisait des vagues, celle-ci se transformait en tsunami. A ce propos, Meiko se souvenait d'un événement ayant eu lieu quelques années auparavant à la bibliothèque alors qu'elle faisait faire des recherches de document à la classe dont laquelle il faisait parti. Une dispute de groupe avait engendré une très violente bagarre, deux surveillants n'avaient pas suffit à séparer le tout avant que cela ne dégénère. Meiko n'avait pas non plus cherché à s'en mêler: les histoires d'étudiants se règlent entre étudiants. D'ailleurs elle avait été particulièrement sermonnée par la direction.

'' Euh.. Bonjour, bonjour!'' elle gratifia cette salutation d'un sourire et s'approcha d'un homme brun, trentenaire sans doute, très charmant au demeurant. Elle s'approcha de ce dernier et poursuivit:

'' Je suis Meiko Tachibana, professeur de littérature au sein de cet établissement. Nous n'avons pas encore eu le plaisir d'être présenté, j'étais absente lors de votre introduction auprès de nos confrères. Enchantée!''

Elle fit un signe de main au jeune blond:

'' Shizuo-kun ♥ tu es bien matinal aujourd'hui? Travaillerais-tu sur l'ouvrage que je vous avez demandé de lire?''

Elle retourna vite son attention au petit nouveau dans cette presque grande famille qu'était l'académie Rakuen en lui tendant la liste qu'il avait sans doute oublié sans y faire trop attention:

'' Je me suis permise de vous la ramener. Pour bien commencer un cours, il faut toujours faire l'appel de ses élèves, ne serait-ce que pour mettre un visage sur leurs noms et vous familiarisez au mieux avec vos classes! Si jamais vous avez besoin d'un quelconque renseignement, n'hésitez pas à le demander à nous autres vos collègues, il est de notre devoir de faire en sorte que vous puissiez vous intégrez au mieux et le plus rapidement possible.''

Elle termina sa petite tirade d'un sourire aimable.

Hatori feuilleta tranquillement son agenda, le jeune homme semblait affreusement silencieux, mais M.Inoue était plus concentré sur son cahier, jusqu'à ce que quelqu'un annonce à haute voix :

"Votre liste!"

Il fallait l'avouer, cette personne était arrivée sans crier gare, et qui plus est avait en quelque sorte interrompu la conversation entre Hatori et Shizuo. L'enseignant releva les yeux de son cahier, fronçant les sourcils puisqu'à cause de ses lunettes il voyait vaguement la personne qui se tenait à l'encradement de la porte. Une femme à la chevelure rousse, brandissant un cahier.

Hatori retira donc ses lunettes, n'ayant pas dit un seul mot depuis qu'elle était arrivée. Il essayait plutôt de comprendre ce dont elle parlait. Il ajouta alors faiblement.

"Bonjour..."

C'était une assez séduisante demoiselle, pas particulièrement grande mais qui se réhaussait avec des chaussures à talons. Sa chevelure était de couleur que l'on voyait assez rarement, mais d'apparence très douce. Hatori ne mis pas longtemps à tirer en tirer une conclusion, c'était une femme soignant son apparence, comme la plupart après tout. La jeune femme se présenta comme Meiko Tachibana, un autre collègue qu'il n'avait pas eu l'occasion de rencontrer. Fidèle à lui-même, Hatori n'était pas très bavard, et lui répondit simplement.

"Hatori Inoue, histoire-géo, tout le plaisir est pour moi."

L'attention portée par mademoiselle Tachibana à Shizuo fit doucement sourire M.Inoue. Il venait enfin de comprendre que c'était un élève, et il était rare de voir un professeur traiter un élève adulte de manière aussi adorable. Celui-ci devait sans doute vouloir s'enterrer six pieds sous terre chaque fois qu'elle devait lui adresser la parole. Seulement Hatori voulait éviter de donner l'impression de se moquer, après tout, si c'était un de ses élèves, il finirait bien par le regretter...

C'est alors que Meiko lui tendit ce qui semblait être sa liste d'éleves, une chose bien utile en effet. Hatori prit alors la feuille entre les doigts, dans la même main que celle qui tenait les lunettes. Il fallait dire qu'il était assez minutieux en ce qui concerne les premières impressions, et il ne comptait pas essayer de saisir des objets de sa main droite, si c'était pour les faire tomber et attirer l'attention des gens sur son handicap.

"Merci... Enfin rassurez-vous, ce n'est pas ma première année en tant que professeur..."

Evidemment ça elle devait s'en douter, visiblement cette Meiko était une véritable boule d'énergie. Dynamique autant dans son look que ses gestes , et un vrai moulin à paroles. Hatori aura du mal à la suivre dans son enthousiasme, mais tant qu'elle se contentera de hochements de tête et de faibles sourires, tout ira bien.

Il semblerait que Shizuo aie disparu pendant ce temps, vraisemblablement il ne devait pas avoir envie de rester en présence de deux bourreaux de l'école alors qu'il avait encore du temps libre.

Ayant l'impression d'être trop silencieux, Hatori rajouta alors :

"Euhm, merci encore... Madame Tachibana. (le Mme est voulu) Je vais pouvoir me mettre à mémoriser cette liste de ... oulah, 200 noms... et me mettre au travail. Enfin il n'y a pas urgence je commence dans 2 heures."

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» ~ Absence de nouveau.