Comme à son habitude, Eriu s'était posée dans un coin de la cour. Un endroit assez éloigné, pourvu d'un banc. Et surtout, un endroit d'où on voyait les profs arriver. Il faisait bon dehors, et elle n'avait même pas pris la peine de prendre sa veste. Elle ne portait qu'un t-shirt dont les manches avaient été déchirées, et qui avait été vraiment maladroitement coupé juste en dessous de ses seins. Et en bas, elle avait son fameux baggy, couvert de poches. Elle ne s’était pas coiffée ce matin, passer sa main dans ses cheveux pleins de gel avait suffit à les remettre en place.
Elle ouvrit tranquillement sa bouteille de jus de pomme. Elle l’avait remplie de bière. De loin, on ne voyait pas la différence. C’était une méthode qui permettait au moins de boire en face des profs. A condition de prendre un bonbon à la menthe après.
Ce matin, ça avait été tranquille, juste quelques personnes étaient venues lui acheter quelques trucs. Rien de bien méchant, un peu de weed, quelques bières et une bouteille d’alcool fort. De quoi passer une bonne petite soirée. Et de quoi remplir les poches d’Eriu. Un petit nombre de ses anciens acheteurs avaient quitté l’académie, et cela l’obligeait à retrouver des clients. Mais c’était toujours un petit peu risqué d’aller proposer cela à des inconnus.
Afin de se détendre un peu plus, elle se décida de se rouler un joint. Ses pensées ne seraient pas plus claires, mais au moins, elle s’en ferait moins à propos de la santé de ses finances. C’était la rentrée… Elle espérait que tout se passe comme l’année passée. Ca avait été parfait. Elle avait pu mettre pas mal de fric sur son compte en banque. Pour une fois, il était rempli. Elle pourrait sans doute se payer un tatouage avant la fin de l’année. Et peut-être même un piercing supplémentaire.
Une fois qu’elle eut finit de le rouler, elle l’alluma et tira dessus. Ca faisait quand même du bien. Même si c’était interdit. Et puis bon, c’est tout de même excitant, de braver les interdits. Où est le plaisir lorsqu’on fait ce que les autres veulent, et que l’on ne peut même plus s’amuser ?