Yuki se dirigeait vers la salle d'Art. Il faisait beau. C'était une de ses matinées de début d'hiver, à la fois froide et douce. Il s'était levé d'excellente humeur. En fait, comme c'était un peu le début d'une nouvelle vie, il se sentait plein d'entrain. Plus qu'habituellement. Il avait pris une douche rapide et chaude pour se réveiller correctement et avait mis son éternel casque sur ses oreilles après s'être habillé d'une chemise bleue et d'un jean gris délavé. Il portait son collier habituel et ses yeux étaient vifs, comme toujours lorsqu'il se sentait de bonne humeur. On les remarquait immédiatement, tant leur couleur était vivante. Il avait regardé son carton à dessins. Il était vide pour le moment. Il avait pris soin de ne rien emmener des ses anciens croquis. Pourquoi ? Peut-être pour rompre entièrement avec le passé... Il n'en était pas sûr mais c'était le plus probable. Si c'était le cas, cela fonctionnait à merveille. Il avait l'impression de faire peau neuve. Il avait rassemblé ses affaires d'art et décidé qu'il irait demander la permission au professeur d'Art, s'il y en avait un d'emprunter une salle. Sinon, il irait dehors. L'Académie était étrangement calme, voire vide. Il n'avait pour ainsi dire rencontré personne à part quelques techniciens de surface.
Il avait toujours adoré les salles de dessin. C'étaient généralement de grandes pièces où la lumière du jour entrait par les fenêtres d'une façon absolument magnifique. En plus, vu le standing de l'Académie, Yuki s'attendait à une salle très sophistiquée. Il avait donc son matériel dans les mains et se dirigeait vers la salle. Il frappa et entra, restant sur le seuil avec un sourire charmé. Il n'était pas déçu. La salle était parfaite. Les grandes fenêtres donnait une vue imprenable sur le parc et la lumière y entrait d'une façon absolument incroyable. Les tables et les chevalets étaient alignés et il y avait un endroit spécialement réservé aux modèles. Au fond à droite, des éviers et des placards qui contenaient sans doutes tout ce qu'il fallait pour le dessins et la peinture. Il y avait même des tours de potiers. Mais le plus merveilleux, c'était cette lumière. Elle lui caressait le visage et formait des taches magnifiques sur le sol. Le jeune homme toqua de nouveau. Si c'était ouvert, il devait y avoir quelqu'un.
-Excusez-moi ? Sensei ?